Quand, où, par qui a été créé le CeRMEPI ? – un petit historique / Quelle est votre mission ?
Septembre 2014 à avril 2015
Les prémisses de la Cellule Régionale pour le mieux être des population de l’intérieur (CeRMEPI) sont posées à Mana en décembre 2014 avec le Pr. Louis Jehel, le Sous Préfet aux communes de l’intérieur (SPCI) Fabien Martorana, le Président du Conseil Consultatif des Populations Amérindiennes et Bushinengés (CCPAB) Jocelyn Thérèse, le médecin généraliste installée depuis 30 ans dans l’Ouest de la Guyane, Setti Mehkoub et l’actuelle coordinatrice de la CeRMEPI, Marianne Pradem, Docteure en Anthropologie.
Cette période a donné lieu à la construction de questions autour du suicide des peuples autochtones et bushinenge mais aussi des autres peuples de Guyane, auprès des institutions concernées. L’appui théorique et méthodologique est assuré par l’équipe de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) (U 669) et le Centre de Recherche en Épidémiologie et Santé des Populations (CESP) dont le Directeur, le Pr. Bruno Falissard participe à deux visioconférences mensuelles visant à implanter un outil de prévention, pertinent et scientifique : Algorithme de Prévention du Suicide en Outremer (APSOM). Il y a eu recherches bibliographiques, lecture et enrichissement de la question du suicide avec les expériences multiples des professionnels : présentation d’un premier écrit au Recteur de Guyane avec des propositions de méthode. Le public des Établissements Publics Laïques d’Éducation (EPLE) est en effet régulièrement marqué par des suicides.
28 avril 2015
Le 28 avril 2015, le Préfet de Guyane annonce la création de la Cellule régionale pour le mieux-être des populations de l’intérieur. Rattachée à l’INSERM et hébergée par la Préfecture auprès du SPCI, son installation réelle se fait en septembre 2015. L’objectif est de faire baisser le nombre de morts par suicide en cherchant les causes et des solutions.
L’axe de la recherche permet la tenue de comités de pilotage et scientifique deux fois par an, la rédaction de rapports d’activité et de terrain. Lors d’un suicide la Cellule se porte sur les lieux avec la Cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) afin de relever les contextes et recueillir les énonciations de l’entourage. Elle traduit les problématiques locales, dégage les conflits sociaux, historiques et anthropologiques. Elle analyse les risques suicidaires spécifiques aux populations de l’Intérieur et anime des groupes de travail sur des points permettant d’agir directement sur leur mieux-être. Plus largement il s’agit de procéder et de faciliter le recueil des données du suicide de Guyane et de dresser un tableau des suicidants.
Le deuxième axe, celui de l’action, s’oriente sur la construction et la mise en oeuvre de projets de vie sur les communes de l’intérieur avec ses habitants. Un intérêt particulier est apporté à la valorisation des forces locales existantes et se traduit par un travail avec les membres des association locales sur
des appels à projets. La Cellule s’applique à trouver tous les moyens humains, matériels et
scientifiques à la résolution des difficultés locales, créer des synergies est donc nécessaire entre les institutions publiques pour les rapprocher des communes de l’Intérieur. Les compétences de la Cellule lui valent une participation à la mise en place et à l’évaluation des projets à venir et/ou en cours.
A partir des éléments du terrain, elle construit des modèles de prévention avec tous les acteurs concernés. Elle forme, partage les expériences cliniques, informe les professionnels des services publics des politiques de prévention adaptées au terrain guyanais.
Contact :
• CeRMEPI : cermepi973@gmail.com
• Marianne Pradem, Coordinatrice
marianne.pradem@guyane.pref.gouv.fr
0594 39 45 47
0694 23 38 86
• Tiffanie Hariwanari, chargée de mission
tiffanie.hariwanari@guyane.pref.gouv.fr
0694 09 22 81
Qui fait partie de l’équipe ?
La CeRMEPI est une petite équipe, placée à côté du SPCI qui se déplace souvent et pour répondre à des besoins exprimés sur le terrain. Elle est constituée :
• D’une volontaire du Service civil issue du peuple Kali’na
• D’une docteure en Anthropologie sociale EHESS Paris, détachée par le Rectorat de Guyane
L’implication de chacun de ces membres est reconnue par les communautés, les associations et les institutions de la République. Il est souvent fait appel à ses moyens (aucun financement), à son expertise, aux données qu’elle a rassemblées et construites. Sa disponibilité n’est plus à démontrer et son engagement dans la lutte contre le suicide prouvé chaque fois que le malheur touche les populations de l’intérieur et ceux qui vivent ou travaillent avec eux.